La Société de Musique Liberté

Activités:
Harmonie
Ecole de musique : apprentissage du solfège et pratique de l'instrument
Ensemble des jeunes

Les enfants sont acceptés à partir de 7 ans.


Personnes à contacter:

Président: 
Monsieur Jérémie RUEHER

Tel :0389891926

7 rue des champs
(68220)

 

 

Secrétaire :

M.RUEHER Jérémie

 

 

Responsable de l’EMIRA (Ecole de musique intercommunale Ranspach le Bas/Attenschwiller)

 

M.SIMON Loïc

 

Rue Wilson

 

68220 ATTENSCHWILLER

 

Tél : 06.73.26.27.93

 

Horaire et salle de répétition :

 

Le mardi de 19h30 à 21h et le Jeudi de 20h à 22h à la Halle de la Liberté d’Attenschwiller




Historique:
(Dessins: R. Bubendorf)

La Société de Musique "Liberté" fut créée en 1919. La grande guerre venait de prendre fin. Le pays était ruiné, l'industrie détruite, le chômage important. Afin d'occuper une main d’œuvre qui manquait de ressources, l'Etat utilisa celle-ci à des travaux de remise en état des chemins ruraux. Mais ce travail, aussi intéressant et utile qu'il pouvait être, n'était pas du goût des Attenschwillerois.



Durant une pause, le chef d'équipe, un dénommé Justin SCHMIDLIN de Hagenthal, lança l'idée de la création d'une société de Musique à Attenschwiller. Il avait quelques connaissances musicales et avait déjà essayé avec d'autres de créer une telle société à Hagenthal, sans succès toutefois. A Attenschwiller ce fut plus sérieux. Les habitants d’ici avaient-ils plus d’entrain, plus de ténacité ? Impossible de le dire. Quoi qu’il en soit, une dizaine de jeunes se réunirent pour jouer de la musique. Chacun dut acheter son instrument et sa casquette. Pour des gens qui n’avaient pas ou très peu d’argent, cela devait être une dépense considérable.

Une musique sans grosse caisse n’en est pas une ! Mais c’est cher une grosse caisse ! L’un des fondateurs en dénicha une à Muespach et ne se gêna pas pour fréquenter une fille de ce village jusqu’à ce que celui qui aurait dû devenir son beau-père lui eut vendu l’instrument à un prix défiant toute concurrence ! Ensuite, il quitta la belle.

M. SCHMIDLIN, le chef de chantier musicien, fut le premier directeur de cette bande de jeunes enthousiastes. Mais dès l’année suivante, il s’avéra que les élèves avaient dépassés le maître. Un certain Jacob GOETSCHY de Buschwiller fut engagé en qualité de Directeur.

La société de Musique de l’époque avait plutôt l’allure et les ambitions d’un orchestre folklorique. Il fallait de l’argent, récupérer la mise pour l’achat des instruments, en acheter de nouveaux, payer le directeur, former de jeunes musiciens, leur procurer un instrument. Cela n’a pas changé aujourd’hui : une société de Musique est une dévoreuse de budget. Les répétitions avaient lieu dans une petite pièce au premier étage du restaurant " Cheval Blanc ", puis un certain temps au restaurant Runser à Michelbach-le-Haut après que la propriétaire du " Cheval Blanc " eut chassé les musiciens pour une obscure affaire, et enfin à nouveau, à titre définitif cette fois au " Cheval Blanc " après qu’Adolphe BAUMANN, un trompettiste émérite eut épousé la fille de la tenancière.

En 1921, la Musique eut l'honneur, pour sa première sortie officielle, d'animer une manifestation du village. Avec de nouvelles adhésions, elle comptait alors 24 membres. En 1926, la société participa pour la première fois à la fête cantonale qui eut lieu à Blotzheim. Par son répertoire, déjà de bon niveau, elle récolta un renom bien mérité.



Durant les années qui suivirent, la Musique se développa harmonieusement. Un comité fut constitué. Le répertoire ne se bornait plus à des morceaux de danse. En 1927, M. Joseph WIEDERKEHR, organiste et directeur de la chorale Sainte-Cécile, montra un intérêt évident pour la société de Musique et en devint le premier président d’honneur. Le drapeau fut inauguré cette même année. A l'actif s'ajoutèrent alors une trentaine de membres passifs. Pour couvrir les dépenses courantes et l'acquisition des instruments, une formation composée des meilleurs éléments se fit engager pour animer les bals et à ces recettes s'ajouta la cotisation bénévole des membres passifs.

Durant cette époque, la Musique était dirigée par les frères Charles et Joseph FLIEG de Durmenach, chefs d’orchestre et compositeurs réputés. La musique de danse reprenait de plus belle. Les engagements pour les animations de bals et de Kilbes affluaient à une cadence soutenue. Il devint nécessaire d’acquérir une piste de danse car beaucoup d’organisateurs ne disposaient pas de cet élément indispensable. Cette piste évidemment n’était pas couverte. Les chapiteaux comme nous les connaissons aujourd’hui n’existaient pas alors. S’il pleuvait, tant pis. L’on se faisait mouiller ou l’on dansait sous un parapluie. Pourvu que l’orchestre sur son estrade soit plus ou moins à l’abri. La location de la piste s’ajoutait au cachet des musiciens. Par contre, le transport posait des problèmes. Tout ce matériel était véhiculé en char à bœufs de village en village. En semaine, après le travail, les musiciens devaient se rendre dans ces localités à bicyclette pour monter et démonter la piste.



1933 est une date clé dans l’histoire de la société de Musique. A cette époque, cette dernière se trouvait encore sous la houlette d’un des frères FLIEG. Malgré toutes ses qualités, M. FLIEG souffrait d’un défaut d’importance : il aimait jouer aux cartes. Il oubliait qu’il était payé pour diriger l’harmonie. Bien souvent, les jeunes élèves se retrouvaient seuls à l’heure des répétitions, à attendre le Chef qui jouait aux cartes au café. Sans en référer à quiconque, ils se rendirent un soir à Blotzheim pour contacter le directeur de cette musique, M. SCHULTHESS, un Bâlois, qui leur promit de venir tester le niveau des musiciens d’Attenschwiller. Après réflexion, il en prit la direction. Il n’est pas difficile d’imaginer la semaine suivante l’ébahissement des autres musiciens et le désappointement de M. FLIEG qui partit séance tenante pour ne plus jamais revenir. M. SCHULTHESS dirigea la société jusqu’en 1956, soit plus de vingt ans. A partir de ce moment, grâce à la compétence du nouveau Chef, la " Liberté " progressa considérablement.



A l’époque, des dissensions opposaient la société de Musique à la Chorale " Liederkranz " et provoquaient des situations épiques. Comme ce jeune musicien qui s’exerçait en cachette, de peur que son père, qui était membre de la chorale, ne sache qu’il pensait intégrer la Musique ! Aujourd’hui ces disputes sont oubliées et les rapports entre la " Liberté " et la " Liederkranz " sont des plus cordiaux.

En 1939, le dernier dimanche d'août, la Musique " Liberté " organisa pour la première fois la fête cantonale. Attenschwiller en liesse accueillit toutes les sociétés du canton avec une certaine note d'amertume provoquée par une rumeur de guerre qui allait très vite se concrétiser :  le 1er septembre 1939, en effet, eut lieu l’évacuation dans les Landes. Le départ fut si précipité que les membres de la Musique n’eurent plus le temps de démonter et de ranger la piste de danse, car à ce moment se tenait la Kilbe d’Attenschwiller. Et M. Joseph BAUMANN, qui faisait partie du Comité de Sauvegarde, ne put rien contre la disparition de cette piste qui fur probablement transformée en bois de chauffage par les soldats cantonnés dans le village. Les instruments, qui avaient été déposés à la mairie, avaient également disparus pour la plus grande partie.



En 1945, la Musique " Liberté " reprit son activité grâce aux efforts déployés par MM. Eugène ALLEMANN et Eugène BAUMANN. M. SCHULTHESS reprit la direction. De nombreux jeunes apprirent à jouer et renforcèrent les effectifs. Le recrutement était plus aisé car l’on ne dénombrait qu’une automobile et peut-être trois motos dans la localité. La télé était inconnue et l’argent de poche, rare. 

En 1955 fut réglée la question des dommages de guerre. Un dossier en bonne et due forme fut présenté avec l’aide d’un expert en dommages. Les indemnités reçues (plus de trois millions d’anciens francs) permirent en 1957 d’acquérir un terrain et de construire la " Halle de la Liberté ", grâce au bénévolat des membres actifs, passifs et sympathisants de la Société. Différents agrandissements, modifications et multiples transformations surent donner à son intérieur un cachet intime et accueillant, dû en partie à sa charpente en colombage. Cette halle était la fierté de la société de Musique dont les membres ont fourni des centaines d’heures de travail bénévole. Elle était aussi un continuel sujet de soucis et a dû être vendue fin 1997.



Après M. SCHULTHESS, la Musique a été dirigée par M. René STARCK, M. HATTENBERGER, M. EYMANN de Durmenach (qui amena quelques éléments de valeur de cette localité après que sa propre harmonie soit tombée en miettes) , M. HOLTZINGER de Blotzheim, M. Jean-Pierre HARNIST de Walheim, M. Pierre BECKERT de Mulhouse, M. Philippe ZIMMERMANN de Hégenheim, et après un retour de M. HARNIST, la Musique " Liberté " est dirigée depuis 1997 par M. René WODEY de Hégenheim.

Après des difficultés pour trouver de jeunes recrues, une école de musique fut créée en 1995, ainsi qu’un " ensemble des jeunes ". Le succès ne se fit pas attendre puisqu’une vingtaine de jeunes s’y était inscrit. C’est pourquoi en 1999, année de notre 80ème anniversaire, la Musique " Liberté " compte une quarantaine de membres actifs dans ses rangs.